Lauréat 2022

Crédits images : F. Bérubé, U. Vouaux-Massel, C. Chan Tak, J. Gaudreau
Crédit musique : «Papillon» We All Fall Down, H. Simard, R. White, T. Yates, R. Saminadin

 

Depuis plus de 15 ans, Priscilla Guy démontre son engagement en faveur de la démocratisation de la danse contemporaine. Les initiatives auxquelles elle prend part à titre de performeuse, de chorégraphe, de cinéaste ou de commissaire sont nombreuses, innovantes et surprenantes. Toutes s’inscrivent dans une volonté de créer la rencontre, et s’amusent à détourner les codes de la représentation ou à les renouveler. Le comité de sélection a reconnu la diversité et l’inventivité des activités de Priscilla Guy, la valeur de sa pratique ainsi que son engagement auprès des communautés de la Gaspésie. Il a aussi souligné la constance de l’inclusion comme valeur première de ses actions, les ponts qu’elle ne cesse de jeter entre les disciplines, les milieux et les communautés. Le comité a ainsi noté l’intelligence et le courage avec lesquels elle aborde des sujets difficiles, toujours à échelle humaine. Ce sont ces valeurs d’engagement, d’intégrité et de générosité associées au prix Étincelle que le comité de sélection a reconnues dans le talent et le parcours inspirants de Priscilla Guy.

Chorégraphe, commissaire et chercheuse en arts

Depuis 15 ans, sous la bannière de Mandoline Hybride, Priscilla Guy a fait de la démocratisation de la danse contemporaine le fil rouge de son engagement artistique, que ce soit à titre de chorégraphe, de commissaire, de conférencière ou de chercheuse en arts. 

Elle a mis sur pied au fil des ans, de nombreuses initiatives étonnantes. À compter de 2010, la pièce in situ Les installations mouvantes (lauréate en 2012 du Prix Culture de LOJIQ remis à l’Assemblée nationale) a été présentée à plus de 200 reprises au Canada et en Europe sur une période de 10 ans, dans des lieux aussi variés que des cafés, un spa, une église, des bibliothèques, des ruelles, une cour arrière, des parcs, des terrasses, des cafétérias étudiantes, et même une librairie érotique. Pour les cinq ans de la compagnie, le projet La maison, de la cave au grenier proposait au public un parcours chorégraphique dans un appartement 4 ½, où la danse jaillissait de la salle de bain, d’un coffre en bois, des armoires ou du balcon ; où des tapas étaient servis entre chaque performance et où le public redécouvrait l’espace domestique par l’angle de la danse.

Depuis 2012, avec Regards Hybrides, c’est à travers les technologies de l’image que la danse se déploie dans des projections en salle, en extérieur ou sur le Web. Priscilla Guy a développé une foule d’outils et de stratégies innovantes pour créer la rencontre entre les milieux universitaires et artistiques avec des événements conviviaux et tenter d’amener de nouveaux publics à la danse par le truchement de l’image en mouvement. Depuis 2018, Mandoline Hybride est établie dans un petit village gaspésien où Priscilla assure la direction de Salon58, un lieu de résidences maintenant prisé du milieu artistique, et de FURIES, un festival de danse contemporaine à échelle humaine qui se déploie principalement dans les lieux quotidiens du village. Ces deux initiatives sont au cœur d’un engagement durable envers le développement de la danse hors des centres urbains et ont permis d’accueillir plus de 150 professionnel·le·s de la danse en Gaspésie au cours des dernières années.

Membre de différents conseils d’administration, Priscilla participe régulièrement à des comités sectoriels, jurys, tables de concertation et initiatives collectives. Elle est actuellement coprésidente du conseil d’administration de Studio 303. Elle détient un doctorat en cinédanse et études féministes de l’Université de Lille en France.