Lauréat 2022

Le conseil d’administration des PDM souhaite rendre hommage à une artiste passionnée et essentielle de la danse contemporaine au pays. Pendant les 24 premières années de sa carrière comme interprète charismatique et muse de plusieurs chorégraphes, Lucie Boissinot affine son art. Forte d’une sagesse innée et de la notoriété acquise, elle transfère son amour de la danse avec dévouement en tant que directrice artistique et des études de l’EDCM pendant 18 ans, où elle marquera des générations entières de chorégraphes et d’interprètes.  Lucie Boissinot est une battante, une femme engagée dans la promotion et l’avancement de la danse et de la culture québécoise, mais également dans des causes plus larges qui rejoignent les grands enjeux de notre société. À l’annonce de son départ de l’EDCM prévu en juin prochain pour se consacrer à ses projets personnels, le Prix de la contribution exceptionnelle nous semblait une manière significative de souligner une carrière vouée à la danse et à l’enseignement.

Interprète en danse, chorégraphe et pédagogue

Lucie Boissinot évolue dans le milieu de la danse contemporaine depuis quelque 45 ans, d’abord comme interprète puis comme pédagogue ou chorégraphe. Au cours de sa fructueuse carrière de danseuse professionnelle de 1979 à 2003, elle fait partie des Grands Ballets Canadiens, du Toronto Dance Theatre, de la compagnie Danse Partout et de La Fondation Jean-Pierre Perreault. Interprète recherchée, muse de nombreux chorégraphes, elle collabore à la création d’un grand nombre d’œuvres chorégraphiques canadiennes, notamment auprès d’Harold Rhéaume, de Tedd Robinson, de Catherine Tardif et de Luc Tremblay. En 1985, elle reçoit le Prix Jacqueline-Lemieux du Conseil des arts du Canada en reconnaissance de sa remarquable contribution à la danse au Canada.

Entre 1987 et 2004, elle signe une vingtaine de créations au sein d’institutions de formations supérieures ainsi que dans le milieu professionnel. Elle travaille en outre avec plusieurs metteurs en scène de théâtre assumant une part de création de la mise en mouvement et de la chorégraphie.

À l’âge de 26 ans, elle amorce sa carrière d’enseignante en danse contemporaine. Elle enseigne successivement au sein d’institutions de formation professionnelle telles que l’École de danse de Québec, le Domaine Forget, les départements de danse de l’UQAM et de l’Université Concordia, The School of Winnipeg Contemporary Dancers et l’École de danse contemporaine de Montréal, où elle occupe les fonctions de directrice artistique et des études depuis 2005. 

Depuis son entrée en poste, elle a réalisé de nombreuses avancées en collaboration avec l’équipe pour véritablement ancrer le mandat de l’école dans le XXIe siècle, en tenant compte du large spectre de connaissances requises par la création chorégraphique actuelle. Elle a procédé à une véritable refonte du programme collégial, a documenté les contenus et revu tous les modes d’évaluation, a conçu et rédigé en collaboration avec l’École supérieure du ballet du Québec un programme de formation de formateur en danse suivant le cadre d’élaboration des programmes d’études techniques retenu par le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur. Elle a mis en œuvre plus de 270 rencontres de transmission chorégraphique ou de création, en invitant des chorégraphes de différentes générations et de tous les horizons à venir créer auprès des jeunes interprètes en formation. Elle a également mis sur pied des échanges, des collaborations et des évènements avec plusieurs institutions, ici et en Europe.

Reconnue pour son esprit d’analyse et à sa connaissance approfondie du milieu, Lucie Boissinot est membre du conseil d’administration de Diagramme gestion culturelle de 2004 à 2006, du conseil d’administration du Conseil des Arts de Montréal de 2006 à 2012, et du conseil d’administration et du conseil exécutif du Regroupement québécois de la danse de 2012 à 2016. Les plus importantes instances culturelles font appel à elle pour participer à divers comités de consultation et jurys, ici et à l’international.