BIOGRAPHIE
Né à Londres d’un père indien et d’une mère arménienne, Roger Sinha arrive à Saskatoon, en Saskatchewan, en 1968, à l’âge de huit ans. Diplômé de la School of Toronto Dance Theatre, il s’établit à Montréal en 1986 et entame rapidement des collaborations fructueuses avec une communauté artistique en pleine effervescence. Il danse pour Jean-Pierre Perreault dans le célèbre Joe, et fait la rencontre de plusieurs danseurs et chorégraphes tels que Hélène Blackburn, Pierre-Paul Savoie et Daniel Soulières. En 1991, il fonde Sinha Danse et commence à développer un langage chorégraphique où ses origines indiennes et la culture canadienne s’interpellent. Dans ses créations se croisent en effet les mudras du bharata natyam, danse originaire du sud de l’Inde, la danse contemporaine, les arts martiaux, le ballet et son propre vocabulaire basé sur l’improvisation. Traçant sans cesse l’imperceptible frontière entre l’universel et le personnel, le contrôle et l’abandon absolu, Roger Sinha compte à son actif plus d’une vingtaine de créations présentées au Québec, au Canada et à l’international. Sa première œuvre, Burning Skin (1992), évoque les violentes confrontations racistes de sa jeunesse. Elle fait immédiatement l’unanimité chez la critique. De Burning Skin à Borders (2004), en passant par Benches (1996), Loha (2000), Thok (2002), Apricots Trees Exist (2004), Zeros & Ones (2008), Thread (2008), ou Asphalt Tango (2014), entre autres, l’artiste donne naissance à des chorégraphies hybrides, reconnaissables entre toutes. Plus récemment, il intègre les technologies et médias interactifs dans ses créations.
En 2008, il chorégraphie avec Sandra Laronde de la compagnie Red Sky (Toronto) le spectacle Tono, présenté notamment aux Jeux olympiques d’été de Pékin (2008), aux Jeux olympiques d’hiver de Vancouver (2010) et au Pavillon du Canada à l’Exposition universelle de Shanghai en 2010.
En 2009, il réalise une première tournée avec Sinha Danse dans cinq villes de l’Inde. L’année 2013 marque le succès public et critique de Sunya, qui réunit quatre danseurs et l’ensemble musical montréalais Constantinople, sous la direction de Roger Sinha et du virtuose d’origine iranienne, Kiya Tabassian. En 2014, Tope là, Tope ci, wifi takka takka dhim, première œuvre de Sinha destinée au jeune public, traite avec humour et dérision des thèmes de l’intimidation et de l’intolérance chez les adolescents. En 2016, le chorégraphe dirige le projet d’envergure intitulé MoW! – Montre(olly)Wood qui allie le style Bollywood à la danse contemporaine et réunit six danseurs professionnels et 60 à 80 participants amateurs de 16 à 76 ans. MoW! a été présenté en première le 1er juillet 2016 à Longueuil devant plus de 1 000 personnes, ainsi que le 22 octobre dernier à la Place des Arts.
Passionné d’art vidéo, Roger Sinha a également réalisé les courts métrages Le barbier de Bangalore (2008) et Haters N’ Baiters: The Culture Collision (2010). Il est régulièrement invité à enseigner dans diverses institutions dont l’École de danse contemporaine de Montréal, les Winnipeg’s Contemporary Dancers et la School of Toronto Dance Theatre, pour lesquelles il a également créé des pièces exclusives.